Maroc

mon Maroc secret et vivant

posté le 27-05-2010 à 00:43:28

Le Quartier du Roy

Le Quartier du Roy

Par Abdelkader Mana

 


CIMG1786.JPGMon père disait qu’au XVIIIe siècle, Essaouira était une place militaire nécessaire, parce qu’une trop grande superficie demeurait sans surveillance. Sur la côte atlantique, la distance entre Safi et Agadir était trop grande. Ce long littoral n’était pas suffisamment protégé contre les puissances étrangères, qui pouvaient s’y installer à tout moment, comme l’avait déjà montré l’occupation portugaise avec la construction du Castello Real en 1506.

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La position géographique de Mogador faisait d’elle un lieu envié au carrefour des routes marchandes, terrestres et maritimes. Dés sa fondation, elle fut menacée par l’Espagne comme le rapporte Höst :
« En 1765, après que le Sultan qui s’est rendu lui-même à Essaouira eut distribué aux consuls les terrains à bâtir, un bateau espagnol se profila à l’horizon. Un navire de guerre espagnol armé de soixante-dix canons s’approcha, et comme Mohamed crut que les Espagnols avaient l’intention de déranger ses constructions, il expulsa le consul hollandais Demetri, l’accusant de connivence avec l’Espagne, ajoutant qu’à l’avenir il ne voulait pas de Grec comme consul de Hollande, mais d’un Hollandais. Ensuite, il envoya au roi d’Espagne un cadeau composé de lions, tigres, chevaux, accompagné de trente esclaves espagnols, afin de lui mettre d’aimables pensées en tête, et lui laisser entendre que ce geste était un pas vers la paix. La suite montra d’ailleurs que ces agissements pleins de sagesse ne demeurèrent pas sans résultat. »

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Visite du Sultan à Essaouira d'après Roman Lazareve

 

Le 15 décembre 1769, Louis Chénier, consul de France, souligne :
« L’Empereur est arrivé à Mogador au commencement du mois passé. Il a vu avec toute la tendresse d’un auteur la ville dont il a posé lui-même les fondements. Il a fait établir une batterie respectable à l’entrée du port, et fait réparer tant bien que mal quelques fortifications, que le temps avait déjà dégradées. Sa Majesté doit partir à la fin de ce mois pour retourner à Maroc. »

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Les îles permettaient d’installer des batteries de canons à feux croisés : le « bastion de surveillance » (borj el âssa) sur l’île faisait face au « bastion de la poudre » (borj el baroud) à l’embouchure de l’oued Ksob et protégeait ainsi l’entrée sud de la baie. De même le « bastion de Moulay Bennacer », toujours sur l’île, faisait face au « bastion circulaire » (borj el barmil) dans le port, défendant l’accès nord de la baie.
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L’architecte français que Sidi Mohamed Ben Abdellah chargea de construire l’actuelle Mogador, donne des renseignements encore plus précis. Le château y est décrit sous les lettres :

« O Porte d’entrée.
« P Cour,
« Ancien château construit par les Portugais, qui est très peu de chose et qu’ils ont abondonné depuis 400 ans. L’épaisseur de ses murs n’ont que six pans dans ses quatre faces. Les Mores y ont fait depuis cinq ans un parrapet sur la plate-forme, dont la bâtisse tombe d’elle-même et sur la face du côté ouest-nord, il a quatre pièces de canon de 12.
« Q Magasins très faibles, mauvaises voûtes, mauvais murs de 2 pieds d’épaisseur, où il y a dix mille barrils de poudre anglaise qui ne sont point en sûreté. »

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En 1767, Höst arrivait à Marrakech un ingénieur français d’Avignon nommé Nicolas Théodore Cornut, ancien déssinateur des places fortes du Roussillon, passé à la solde des Anglais, que le sultan recruta à Gibraltar. C’est lui qui dressa le plan de la ville forte. De là ces fortifications à la Vauban, style XVIIIè siècle, qui furent armées avec des canons achetés en 1780 à la fonderie espagnole de Barcelone ou provenant de prises de mer.

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Plan de la médina d'Essaouira
 
Cornut établit le plan en 1769 en suivant les contours de l’îlot rocheux sur lequel la ville est construite et dont elle conserve la forme, mais il fut bientôt congédié et les fortifications de la scala de la mer furent confiées à un Gênois, selon Jacksen : « La longue batterie qui se trouve le long du côté Ouest de la ville fut construite par un Génois. Elle est peut-être plus remarquable par sa beauté que par sa force, et mieux calculée pour les opérations offensives que pour la défense. »
En cette année 1769, il eut la chance de récupérer Mazagan que les Portugais évacuèrent.
La ville n’a pas émergé lentement des méandres du Moyen Âge ; elle est née de la volonté du prince. En effet, pour marquer son désir de faire d’Essaouira le principal port sur l’océan, Sidi Mohamed Ben Abdellah (1757-1790) commença par bâtir un mur sur les rochers au bord de l’eau. Il fit inscrire la bénédiction du Prophète en lettres coufiques sur la pierre de taille arrachée aux flancs de cette île qui n’est rattachée au continent que par une lagune.
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l’inscription de de « Baraka de Mohamed » est gravée sur pierre de taille, et appelle la bénédiction du Prophète sur la cité, on la trouve sur les donjons de la Scala du port et de la mer, et les artisans l'utilisèrent comme devise d’Essaouira en l’incrustant sur de petites plaques de thuya.

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En haut de la porte Est de l’ancienne Kasbah — connue du nom de son portier Mohamed Ben Massaoud, devenue depuis les années 1920 « porte de l’horloge » — l’inscription de la fondation de la ville est gravée sur pierre de taille. La transcription s’étale sur six lignes qui s’énoncent ainsi :« À Dieu, je confie mon destin, à lui je m’attache puisque je n’ai que son aile protectrice et rassurante. Si les yeux de la miséricorde t’ont élu : dors tranquille, aucun danger ne peut t’atteindre. Tu peux alors mettre le Simorgh dans tes filets, et viser les gémeaux qui sont les yeux même du bonheur ».
Ces gémeaux — comme Romus et Romulus qui ont veillé à la naissance de Rome — sont sensés apaiser l’esprit des morts, assurer le renouveau des vivants, et veiller sur les échanges humains qui se déroulent toujours sous le signe permanent de la gémelle parité terrestre et céleste.

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On peut lire aussi à la troisième ligne :

« Le victorieux par la grâce de l’envoyé de Dieu, même les lions se soumettent à sa volonté, dussent-ils le rencontrer dans leur tanière. Tu ne verras point de saint vaincu, ni d’ennemi qui ne soit défait. »


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Il s’agit d’un couplet de la célèbre « Bourda » (élégie en hommage au Prophète) de l’Imam Al Bouceiri, poète mystique né en Bosnie en 1211 et mort au Caire en 1296, qui vivait de l’écriture d’épitaphes sur pierres tombales, de louanges et de sarcasmes  qu’on chante au Maroc, lors de rites de passage, sur le mode andalou dit « Al Istihlala » (mélodie d’ouverture), en particulier à la fête de la nativité du Prophète. On raconte que l’Imam Al Bouceiri était malade lors de la composition de cette élégie de plusieurs centaines de vers, et qu’il a été guéri à la fin de la rédaction de la « Bourda » qui signifie littéralement « tenture du Prophète ».

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La légende du lion auquelle se réfère le couplet est probablement à l’origine du nom de l’une des principale porte de la ville ; « La porte du lion ». D’après une tradition orale, Sidi Mogdoul aurait débarrassé la ville d’un lion qui se tenait à l’une de ses portes en le guidant au loin par une simple laisse, tel un inofensif caniche...Sidi Mogdoul est le saint patron de la ville qui lui doit son nom de Mogador.

Selon la transcription gravée sur ladite porte, le fondateur « a ordonné l’édification de ce havre de paix en l’an 1178 de l’hégire », ce qui correspond à l’année 1760.

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La Kasbah – ce « quartier du Roy » comme l’appelait Cornut – est le plus vieux secteur de la ville. C’était le lieu où résidait « le Makhzen » (l’administration royale), les vice-consuls des pays européens, et les « Toujar Sultan » (les négociants du Roi).

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Rabins de Mogador

Le Sultan avait ordonné à tous les consuls de passer à Essaouira et d’y bâtir une maison. Comme le souligne le Danois Géorges Höst dans son journal de 1765 : Après que Mohamed se fût rendu lui-même à Souira et eût distribué les terrains à bâtir, il ordonna à tous les consuls d’aller là bas eux aussi et d’y faire construire à leur compte, chacun une maison importante et convenable ; tous les ambassadeurs devaient arriver là, tous les pirates devaient amener leurs prises dans la même Souira, et un chantier naval devait y être fondé.
Les douanes étaient perçues par les oumana nommés par le makhzen, qui résidait dans la kasbah. C’est la Kasbah qui contrôlait le port. C’est ce que symbolise la porte de la marine : le port est un passage entre la terre et la mer. Cette porte qui a l’air d’un décor avait une efficacité symbolique, parce qu’elle représente le pouvoir s’interposant entre la terre et la mer, prélevant des droits de passage en ce lieu de transit.

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Le sultan pensait ainsi disposer d’un port bien défendu mais accessible toute l’année à ses navires, alors que les ports du Nord étaient pratiquement inabordables en dehors de la saison des pluies à cause de leur ensablement, comme le relate Ahmed Ennaçiri Esslâouî dans son Kitab Al-Istiqçâ :
« Après avoir terminé la célébration des noces de ses enfants, le sultan Sidi Mohamed ben Abdellah (Dieu lui fasse miséricorde !) se mit en route pour le pays où se trouve Essaouira, afin de construire cette ville et de la peupler. Il s’occupa de la tracer et de faire creuser les fondations, et laissa au travail les maçons et les divers artisans. Il donna l’ordre à ses gouverneurs et à ses caïds d’y construire leurs maisons. Il retourna ensuite à Marrakech. Dans sa Rihla, le sécrétaire Aboûl’abbâs Ahmed ben Elmahdi Elghazzâl dit, en résumé, que le motif de la fondation d’Essaouira fut le suivant : Le sultan Sidi mohamed ben Abdellah était passionné pour la guerre sainte. Dans cette pensée, il avait fait construire des corsaires de guerre qui, le plus souvent, étaient ancrés dans le port des Deux-Rives et dans celui d’El’arêïch. Pendant deux mois de l’année, au moment de la saison des pluies, ces navires ne pouvaient pas prendre la mer, parce que ces ports ne faisaient qu’un avec les rivières. Dans les autres saisons, il y avait trop peu d’eau et le sable obstruait l’embouchure des rivières, de telle sorte que les bateaux ne pouvaient les franchir. Le sultan (Dieu lui fasse miséricorde !), après avoir réfléchi aux moyens susceptibles d’assurer le voyage de ses corsaires à n’importe quel moment de l’année, s’appliqua à construire Essaouira, dont le port ne présentait pas de pareils inconvénients.

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Un autre qu’Elghazzâl prétend que le Sultan décida la fondation d’Essaouira pour une autre raison. La place d’Agadir était le refuge de révoltés du Sous, comme tâleb Sâlah, entre autre, qui laissaient faire par là une exportation clandestine des marchandises et conservaient pour eux les bénéfices réalisés. Le Sultan pensa qu’il ne pouvait y avoir d’autres moyens de mettre fin à cette situation que de créer un autre port, également rapproché de cette région et du centre de l’Empire, afin de diminuer petit à petit les gains qu’Agadir procurait à ces rebelles, car personne n’avait plus intérêt à s’y rendre. Il fonda donc Essaouira, la construisit solidement et s’appliqua à en faire une ville bien bâtie. Il arma de canons les deux îles, la grande et la petite, qui forment comme l’enceinte du port, et fit élever un fort bien armé sur le rocher qui avance dans la mer, de telle sorte qu’on ne peut entrer dans le port sans être à portée des canons à la fois de l’île et du fort.

Quand la ville fut terminée, le Sultan y fait venir des négociants chrétiens pour faire du commerce et, pour les attirer, les dispensa de toute taxe douanière. Les commerçants affluèrent bientôt de tout côté et vinrent s’établir dans ce port, qui fut peuplé en peu de temps. L’abondon des droits de douane dans cette ville dura encore nombre d’années : plus tard, les droits de Sâka et autres contributions y furent établis comme dans les autres ports. La même situation existe encore de nos jours. Dieu sait quelle est la vérité ! »

 

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Le 23 mai 1765, le consul danois Barisien écrit à Höst qui se trouvait à Marrakech : « A cet endroit, il n’y a que des pierres ,du sable et du vent. »
Le 20 juillet, il est reçu par l’empereur qui lui dit : « Maintenant, consul, tes affaires sont conclues, j’ai demandé à Moulay Idriss de t’aider demain, afin que tu puisses partir après-demain. La construction à Souira doit continuer et Höst, qui habite là, doit y rester comme vice-consul. »

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Les navires danois, anglais, espagnols, hollandais arrivaient avec des chargements de bois et les agrés nécessaires pour construire et armer les galiotes. Ainsi en 1766 arriva, selon Höst, un vaisseau suédois avec soixante mille piastres, cinq cent tonneaux de poudre, quinze canons, soixantes-cinq mâts, une grande quantité de rames, perches etc. Le Sultan fonda un chantier naval en même temps que le port et en 1768 sa flotte était composée de douze bateaux de taille différente, armés de deux cent quarante-et-un canons.

 

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Dans une dépêche datée du 26 octobre 1766, Louis Chénier notait :
« Les deux frégates du Roi du Maroc, Monseigneur, qui conduisirent en août dernier la prise hollandaise à Mogador y sont encore. Elles sont observées par une frégate des Etats généraux, qui croisent à hauteur de ce port, et l’on suppose que ces deux frégates prendront le parti de désarmer et d’hiverner dans cette place. Mais cela me paraît hasardeux, attendu que le port de Mogador, formé par une île qui est à petite distance de la terre et à l’Ouest, n’est pas sûr en hiver, quand le vent règne dans la partie sud et sud-ouest, et les navires un peu gros y sont en risque. »

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A l’extérieur de la ville, on peut rejoindre, à l’embouchure de l’oued Ksob, le palais ensablé « Dar Soltan el Mahdouma » qui date du XVIIIè siècle, et où le sultan effectuait de fréquents séjours. Avant son ensablement et jusqu’en 1840, il comportait cinq pavillons. Il ne reste plus que les ruines d’un seul. De style andalou, il se distinguait par ses beaux plafonds en boiseries sculptées et peintes.
C’est à « Dar Sultan », que le monarque recevait les négoçiants et les consuls. Le 8 avril 1773 Chenier note à ce sujet : « L’Empereur reçut à Mogador la visite des négociants de toutes les nations sans rien changer aux usages, mais il refusa de voir les vice-consuls d’Espagne, d’Angleterre, et de Hollande, qui résident dans cette place. Tous les négociants, Monseigneur, ont fait à ce souverain des représentations sur l’augmentation considérable du droit sur les huiles... »
A l’envoyé suédois qui disait un jour à Sidi Mohamed Ben Abdellah :
« - Les consuls sont inutiles ici, dès qu’ils n’ont pas l’honneur d’être admis par Votre Majesté... »
Il répondit :
« - Je suis très aise que les consuls soient ici, mais je ne puis point les voir. »
Les négociants juifs jouaient un rôle d’intermédiaire économique et politique : d’un côté, ils étaient « les négociants du Roi » et de l’autre, ils étaient représentants consulaires des puissances étrangères. En effet, pour contourner l’interdit de vente de céréales aux Occidentaux, Sidi Mohamed Ben Abdellah sollicita l’avis des Oulémas, leur demandant si l’on ne pouvait pas autoriser « l’extraction » du blé afin d’acheter armes et munitions ? Leur avis fut favorable. C’est ainsi que les juifs assumèrent les fonctions interdites aux musulmans : le négoce du blé, la bijouterie et la musique – on venait de tout le Maroc pour consulter au mellah , David Iflah, le chantre mogadorien du malhûn, sur des modes disparus de la Ala andalouse. A titre d’exemple d’échange de céréales contre des munitions, une dépêche de Louis Chenier datée du 20 juillet 1767 nous signale :
« L’Empereur a mandé en dernier lieu aux négociants des différentes nations (établies à Mogador) que, s’ils désiraient avoir à l’avenir la libre extraction de blé, il fallait lui faire venir des cannoniers et des fondeurs pour travailler dans ses Etats. » Et d’après Jacksen, sur le bastion circulaire qui se trouve du côté sud de la ville « le sultan plaça le présent de Lord Heathfield : un canon sous la forme d’un lion. Un chargement de grains libre de droits fut offert par l’Empereur à celui qui lui a offert le canon. »

Dans l’esprit des Etats européens, ces hadiya étaient essentiellement destinées à obtenir des traîtés de commerce favorables, à se protéger contre les corsaires barbaresques et à faciliter le rachat des captifs. Outre les horloges, les montres et la vaisselle en porcelaine de Chine, étaient les canons et les fusils, la poudre, les bois et les cordages pour la construction et le gréement des navires de guerre.
Vu l’importance du négoce, le sultan créa un tribunal de commerce, et en 1775, un atelier pour la frappe des monnaies chérifiennes fut installé dans la Kasbah. Dans son corpus des monnaies alaouites Daniel Eustache, à la suite d’Ibn Zaïdane, la Kasbah d’Essaouira est citée comme atelier monétaire :
« On voit, dit-il, apparaître à la fin du XVIII è siècle, sur la monnaie d’or et d’argent, le fameux motif constitué par une rose à six pétales, dite « Rose de Mogador », inscrite dans un ou deux cercles linéaires moyens. C’est tout l’art des juifs d’Essaouira que résume cette belle composition décorative, qui figurait encore récemment sur les très beaux bijoux d’argent filigranés d’Essaouira. »

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L’ancienne Kasbah était habitée essentiellement par les dignitaires du Makhzen et les consuls européens. Mais peu à peu les négociants juifs achetèrent aux musulmans les maisons où ils établirent leur commerce. Selon Jean Louis Miège :
« C’est avec les capitaux du sultan que trafiquaient Aflao et Corcos. Jusqu’en 1840, seuls les noms des censeaux juifs apparaissent dans les actes commerciaux. Ils jouent également le rôle d’interprètes pour les consulats européens. Nous touchons ici, aux premières origines du capitalisme juif au Maroc. »
Avec le début du XIXème siècle, ils prennent une place prépondérante comme le relate David Corcos : « l’épidémie de peste de 1799 qui fit tant de ravages au Maroc, frappa durement Mogador, où, d’après Jacksen, 4500 personnes moururent. Par la force des choses, les chrétiens partaient. Le commerce passa alors entre les mains des « Toujar Sultan »...Les juifs jouissaient d’une liberté exceptionnelle pour l’époque et dans le pays. »

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Reportage photographique réalisé par Abdelkader Mana, le jour du Mouloud, (samedi 27 février 2010)

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